L’Olympic et le Titanic sont si gros qu’il a fallu démolir trois cales existantes pour en reconstruire deux côte à côte. Bien que le sol soit très résistant, les ingénieurs des chantiers Harland & Wolff ont décidé de le traiter comme s’il n’offrait pas toute la solidité nécessaire. Sur leurs instructions, les ouvriers ont enfoncé des rangées de pieux en bois au marteau-pilon. Sur les têtes de ceux-ci, ils ont disposé des longerons et des traverses également en bois, formant un grillage aux mailles très resserrées, puis ils ont noyé l’ensemble sous une couche de béton.
Par-dessus le terrain ainsi préparé, les terrassiers ont posé une maçonnerie en moellons qui forme une pente de 5 % en direction de la rivière Lagan. Comme les chantiers sont proches de l’embouchure, la marée s’y fait sentir avec force. Aussi a-t-il été nécessaire d’établir au bas de chaque cale, un barrage qui empêchera l’eau de baigner l’arrière du navire en construction. Ce barrage appelé « batardeau » a été construit en terre pendant la marée la plus basse. Il a permis également de prolonger les cales par des « avant-cales » qui descendent au-dessous de l’eau et qui soutiendront le navire en cours de lancement jusqu’au moment où il flottera complètement.
Sur la cale de construction proprement dite, les charpentiers ont disposé de fortes traverses de chêne empilées les unes sur les autres et assujetties par de longs clous enfoncés obliquement. Ces traverses appelées « tins » sont destinées à supporter la quille. Elles ont 1,20 m de hauteur pour 1 m de longueur et l’on en place une tous les 2 m. Lorsque les tins sont montés et que des arcs-boutants les empêchent de basculer dans le sens de la pente, les charpentiers règlent leurs faces supérieures de manière à ce qu’elles soient dans un même plan parallèle au sol. La mise en place de la ligne de tins s’achève par le tracé au cordeau de la ligne droite représentant l’axe de la cale.
Toutes ces dispositions visent d'une part à faciliter le travail des ouvriers et d'autre part à rendre possible le lancement auquel les ingénieurs pensent avant même la pose de la quille sur les tins.